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Quand un parent âgé refuse de l’aide : comment vaincre ses réticences et dépasser le refus d’aide

us d’aide » lorsqu’un parent refuse les propositions d’aide sous prétexte qu’il n’en a pas besoin. Comment faire pour comprendre cette attitude, en tant que fils ou fille, et comment gérer la situation? Il ne s’agit pas simplement d’obstination. Les parents âgés ont souvent des craintes concernant le vieillissement et ses conséquences futures sur leur santé et leur autonomie. Ils peuvent également craindre de devenir un fardeau pour leurs enfants.

Vous voulez aider votre parent, mais il le refuse ou il est déjà aidé mais refuse de le reconnaître : que pouvez-vous faire? L’essentiel est d’éviter le rapport de force.

Le mode directif engendre souvent une réaction de résistance

Dans un premier temps, interrogez-vous sur les motifs de votre action. Quel est votre sentiment concernant le vieillissement de vos parents et la dégradation (future) de leur santé? Demandez-vous si votre but est de les aider ou de maîtriser vos propres craintes. Il peut nous arriver de vouloir tout contrôler afin de maîtriser nos propres craintes et inquiétudes. Lorsque les propositions d’aide sont motivées par la crainte, par un sentiment d’impuissance ou de culpabilité, elles peuvent être perçues comme un ordre ou comme une leçon de morale. La plupart des gens n’aiment pas qu’on leur dise ce qu’ils ont à faire. Il est très probable que vos intentions soient bonnes et que vous vouliez « simplement » contribuer à faciliter la vie de vos parents. Il est possible de dépasser ce refus d’aide.

Conseils pour faire face au refus d’aide

Mettez en place le dialogue en amont. Le dialogue peut être plus calme et productif s’il est proactif que s’il est déclenché par un problème de santé. Posez à vos parents des questions ouvertes sur l’avenir et sur la façon dont ils se l’imaginent. Demandez-leur quel est leur sentiment par rapport au vieillissement. Qu’est-ce qui est le plus difficile? Sont-ils inquiets à propos de l’avenir? Qu’est-ce qui les inquiète? Quelles idées ont-ils pour atténuer ces inquiétudes? Qu’est-ce qui pourrait leur faciliter un peu la vie? Avez-vous déjà parlé avec vos parents sans retenue, à cœur ouvert? Si ce n’est pas le cas, vous pouvez avoir du mal à imaginer ces échanges. Vous pouvez envisager de consulter un conseiller ou un accompagnant professionnel pour vous aider à amorcer le dialogue.

Prenez en compte l’histoire de vos parents. Évidemment, le meilleur moyen de la comprendre est de les interroger. La plupart des gens accordent une grande importance à leur autonomie et veulent pouvoir vivre à leur domicile le plus longtemps possible. Intéressez-vous à ce qui se cache derrière les réticences de vos parents à demander ou à accepter de l’aide. Sachez écouter, sonder en profondeur, sans passer en mode de résolution de problème. Vous devez d’abord comprendre d’où viennent vos parents.

Reconnaissez vos craintes et vos émotions et soyez honnête à propos de vos sentiments. Vous pouvez même aller plus loin et leur demander s’ils seraient prêts à accepter de l’aide afin d’apaiser vos inquiétudes! Ainsi, vous leur demandez de le faire pour vous, et non pour eux-mêmes. De cette façon, vos parents n’ont pas à reconnaître qu’ils ont effectivement besoin d’aide. Si vous voulez leur faciliter la vie, dites-leur cela. Dites-leur que vous voulez à votre tour être là pour eux.

Proposez plusieurs options et ressources pour mettre l’aide en pratique. Demandez-leur ce qu’ils pensent de ces options, et s’ils ont d’autres idées. Réfléchissez de façon aussi ouverte et créative que possible aux options à envisager. Si vos parents ne veulent pas d’un inconnu chez eux, par exemple, vous pouvez peut-être trouver une autre solution. Vous pouvez peut-être vous charger du ménage une fois par semaine chez vos parents et faire appel à un service extérieur pour votre propre domicile. Vous pouvez ainsi parvenir à trouver un équilibre entre ce que vous voulez pour eux et ce qu’ils veulent pour eux-mêmes.

Soyez patient, ne cherchez pas et ne vous attendez pas à obtenir un « oui » immédiat. Laissez à vos parents le temps de réfléchir aux différentes options. Faites votre argumentaire en leur montrant que vous ne les pressez pas!

Proposez à vos parents de découvrir de quoi il s’agit ou de faire une période d’essai. Ils seront peut-être plus enclins à accepter si la solution proposée n’est pas perçue comme immuable. Ainsi, commencer par un essai permet de respecter le droit de vos parents de prendre leurs propres décisions.

Maintenez le dialogue. Considérez que vous amorcez un dialogue qui va se poursuivre. La confiance peut être instaurée au fil du temps au moyen de discussions régulières.

Parlez de solutions dont vous avez connaissance qui aident les gens à vivre à leur domicile le plus longtemps possible. Il peut s’agir d’une application pratique, d’une émission que vous avez vue sur les maisons intelligentes ou encore d’un service de ménage dont quelqu’un vous a vanté les mérites.

Choisissez avec soin les combats à mener. Demandez-vous si la sécurité est en jeu. Vos parents risquent-ils de laisser la cuisinière sans surveillance? D’oublier de fermer ou de verrouiller les portes? D’oublier d’éteindre le radiateur d’appoint? Prendront-ils les bons médicaments aux bons moments et respecteront-ils les dosages qui ont été prescrits? Est-ce sécuritaire pour eux de vivre de manière autonome? Si la sécurité n’est pas en jeu, il n’est peut-être pas judicieux de vouloir imposer vos critères. Si les moutons de poussière gênent vos parents, vous pouvez leur proposer votre aide. S’ils ne dérangent que vous, cela ne vaut peut-être pas la peine de risquer de créer des tensions et des disputes. Consacrez votre temps et votre énergie aux cas où la sécurité est en jeu et où l’aide est véritablement nécessaire.

Acceptez la situation telle qu’elle est, pour le moment. Tant que les personnes sont aptes à le faire, il leur incombe de prendre les décisions. Et, bien que cela puisse être difficile à accepter, les personnes aptes à décider ont le droit de prendre des décisions supposées « mauvaises ». Si vous jugez que leurs décisions sont « mauvaises », persévérez dans l’application des trois premiers conseils!

Envisagez de faire appel à un conseiller professionnel si vous ressentez que votre relation de prestation de soins avec vos parents est chargée de tensions, de conflits et de négativité, ou si vous vous sentez piégé par des émotions négatives comme la culpabilité, l’impuissance, la frustration ou la colère.

Appliquer ces conseils peut vous aider à éviter des rapports de force avec vos parents. Ils ne vous permettront peut-être pas de les convaincre immédiatement, mais ils peuvent contribuer à faciliter le cheminement sur cette voie. Le fait que vous lisiez cet article démontre vos bonnes intentions pour ce qui est d’aider vos parents âgés.